MÉDIATION PAR L'ANIMAL OU ZOOTHÉRAPIE?
Les bienfaits des activités associant les animaux sont connus depuis de nombreuses années.
Dès 1795, William Tuke, fondateur de la "York Retreat" en Angleterre observe les bénéfices de l'élevage de lapins et volailles chez les personnes déficientes mentales.
Néanmoins, il faudra attendre 1950 et les travaux du pédo-psychiatre Boris Levinson pour voir naitre aux Etats Unis le concept de "pet-therapy". Levinson présente alors l'animal comme un catalyseur social et intègre son chien à ses consultations pour venir en aide à ses jeunes patients. En 1993, l'Institut de Zoothérapie du Québec est créé. Depuis, la zoothérapie connait un véritable essor et de nombreuses activités associant les animaux ont vu le jour.
Médiation par l’animal et zoothérapie sont deux approches basées sur l’exploitation des interactions positives entre un animal spécifiquement éduqué et un bénéficiaire. Cependant la zoothérapie ne concerne que les personnels du secteur médico-social qui vont, en plus de leur pratique habituelle, utiliser l’animal comme médiateur pour approfondir les objectifs qu’ils se sont fixés pour leur patient. Cette approche n’implique donc que le professionnel, accompagné de son animal et le bénéficiaire.
La médiation par l’animal est basée sur le travail d’une équipe pluridisciplinaire où l’intervenant en médiation par l’animal (IMA) met en contact un animal avec un bénéficiaire, en présence d’un référent. La présence du référent qui peut être un professionnel de santé mais également un enseignant ou un parent, est primordial dans ce travail d’équipe. IMA et référent vont alors construire ensemble un projet personnalisé pour le bénéficiaire au sein duquel l’animal est un médiateur permettant de le faire progresser.
LA CRÉATION D'UN LIEN GRÂCE AUX ANIMAUX
Lors d’un échange avec un professionnel de santé et son patient, l’attention est focalisée sur le patient. Parfois, cette configuration fige les échanges et limite la progression de la personne. L’arrivée d’un animal dans ce duo permet de détourner l’attention. L’animal apaise par sa présence, par le fait qu’il n’attend rien des personnes. « L’animal accepte les humains pour ce qu’ils sont pas pour ce qu’ils devraient être » (B. Levinson). Les liens qui s’instaurent entre les différents protagonistes deviennent propices aux échanges et aux progrès des bénéficiaires. Ces liens sont décrits par Véronique Servais, psychologue et professeur d’anthropologie en Belgique, comme une relation triadique. Le trio, formé par le bénéficiaire, l’animal et le zoothérapeute (ou le binôme IMA/référent) offre alors de nouvelles perspectives pour permettre une évolution physique et/ou psychologique du patient.